La France s’est donnée une des législations les plus avancées en matière de droit au logement, avec la loi DALO qui ouvre des voies de recours aux personnes mal logées ou non logées, avec également un code de l’action sociale et des familles qui donne à toute personne en détresse le droit d’accéder à un hébergement d’urgence digne et à pouvoir y rester tant qu’elle n’est pas orientée vers un logement ou un hébergement stable.
Si ces lois étaient respectées, il n’y aurait pas de sans-abris ni de mal-logés. Il n’y aurait pas non plus cette crise du logement qui, année après année, met en difficulté davantage de personnes, en particulier des jeunes, car les mesures à prendre pour appliquer le droit au logement sont aussi celles qui permettront des politiques du logement répondant aux besoins de tous : construire davantage de logements et, parmi eux, de logements sociaux, réguler les loyers et les prix de l’immobilier.
C’est pourquoi, avec les 40 associations du Collectif des Associations pour le Logement, nous avons décidé d’assigner la France en justice, lui reprochant de ne pas respecter ses obligations en matière d’hébergement d’urgence d’une part, de relogement des prioritaires DALO d’autre part. Ce n’est ni avec plaisir, ni avec légèreté que nous avons pris cette décision. La condamnation de l’État français ne nous rendra pas fiers, bien au contraire, mais nous en attendons une prise de conscience : un État ne peut pas proclamer son attachement aux droits humains dans les discours, voter des lois qui les garantissent, et ne pas assurer leur mise en œuvre dans les faits.
Bernard Lacharme
Président de l’Association DALO
communiqué du collectif des associations pour le logement