Pas une voix n’a manqué : par 341 voix pour sur 341 votants, le Sénat a adopté le 19 mars une résolution demandant au Gouvernement de prendre des mesures pour mettre fin au sans-abrisme des enfants. Initié à l’Assemblée nationale par Marie-Charlotte Garin, repris au Sénat par Cécile Cukierman, le texte adopté ne se contente pas de demander l’ouverture de nouvelles places d’hébergement d’urgence, il invite le Gouvernement à adopter des objectifs ambitieux de production de logements abordables.
On peut également se réjouir de la réponse faite quelques jours plus tôt au député Arnaud Simion, qui interpelait le Gouvernement sur une expérimentation visant, pour « libérer » des places dans les centres d’hébergement du Rhône et de la Haute-Garonne, à remettre à la rue certaines personnes. François Rebsamen, ministre de l’Aménagement du territoire et de la décentralisation, lui a répondu qu’il avait demandé qu’on mette fin à cette expérimentation et s’est engagé à ce qu’il n’y ait pas de remise en cause de l’inconditionnalité de l’accueil et du droit des personnes.
Malheureusement ces déclarations ne règlent pas la situation des demandeurs d’hébergement. Sur le terrain, des enfants, des femmes et des hommes sont toujours à la rue. Le budget adopté pour l’année 2025 n’a pas intégré l’ouverture de nouvelles places d’hébergement, pas plus qu’il ne contient les éléments qui permettraient d’espérer une reprise de la construction de logements sociaux, et le logement ne figure pas parmi les quatre chantiers prioritaires récemment annoncés par le Premier ministre.
Il faut maintenant traduire le consensus en actes.
Bernard Lacharme
Président de l’Association DALO